Il est parfois précédé d’un “e”, ou d’un “m”, et maintenant d’un “a”. Une chose est sûre : le commerce se réinvente !
Après le e-commerce et le m-commerce, la dernière tendance en date est celle du a-commerce (ou automated-commerce). L’idée est simple : automatiser les achats des consommateurs, pour qu’ils n’aient plus à se rendre en magasin ou sur un site Internet.
Mais comment est-ce possible ? Quelles sont les marques qui misent sur cette tendance connectée ? Ce modèle est-il voué au succès ? Toutes les réponses de Tell Me More sont dans cet article.
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Qu’est-ce que le a-commerce ?
Pour mieux comprendre le a-commerce, imaginez : après une longue journée de télétravail, vous réalisez que vous n’avez pas eu le temps de faire les courses. Mais pas de panique ! Votre poubelle et votre réfrigérateur sont équipés de capteurs intelligents, qui détectent les produits jetés… Et ceux qui manquent dans votre réfrigérateur, pour faire les courses à votre place.
Vous l’avez compris : l’automated-commerce est une nouvelle forme de commerce avancé. Avec le a-commerce, vous n’êtes pas nécessairement “connecté” (à votre ordinateur ou votre smartphone)... Puisque ce sont les objets de votre intérieur qui le sont. Vos appareils électroménagers sont équipés de dispositifs électroniques, capables de faire du shopping à votre place. Vos assistants vocaux ont également la capacité de passer une commande et planifier une livraison, en toute autonomie.
A travers le monde, l’adoption de cette innovation pourrait être prometteuse. En Chine, 80 % des consommateurs déclaraient attendre avec impatience que les recharges automatiques de réfrigérateur se développent, lors d’une étude menée par Havas en 2017. En France, 25% des utilisateurs pensent que les assistants vocaux vont progressivement remplacer les sites de e-commerce (La Poste et Isoskèle, 2021).
Alors, quelles sont les marques qui surfent déjà sur la vague du a-commerce ?
5 exemples de marques, qui misent sur le a-commerce
HP et Instant Ink, l’imprimante qui ne manque jamais d’encre
Vous rêvez d’une imprimante qui commande elle-même ses cartouches d’encre ? HP l’a créée. Disponible en France, l’imprimante transmet automatiquement à HP les informations nécessaires, dès lors que le niveau d’encre minimal est atteint.
L’appareil fonctionne en parfaite autonomie. L’utilisateur, quant à lui, n’a plus à se soucier des achats de cartouches d’encre, directement livrées chez lui. Il s’agit d’une véritable charge mentale en moins pour les particuliers ou les professionnels, ainsi que d’un gain de temps considérable. HP ajoute également à cette innovation une dimension écologique, puisque l’entreprise s’occupe de recycler les cartouches usagées.
Squikit, le premier assistant personnel qui gère les provisions
Squikit est un des nouveaux entrants français sur le marché de l’automatisation. Lancée en 2020, la startup propose de connecter ses provisions de nourriture… Afin qu’elles se gèrent en toute autonomie.
Ainsi, lorsque les quantités de pâtes, de café ou encore de sucre diminuent dans les récipients Squikit (ou lorsqu’un “U-Tag” placé sur l’aliment le signale), la liste de courses est automatiquement mise à jour.
La startup va même plus loin en matière d’expérience servicielle, en proposant des idées de recettes personnalisées en fonction des aliments, ou en alertant les consommateurs lorsque les dates de péremption approchent. Une nouvelle fois, le bénéfice pour le client est celui du gain de temps, afin de “se recentrer sur l’essentiel”.
Amazon et le Dash Button, pour automatiser ses achats
En France, les boutons intelligents servent pour le moment à améliorer le service client, à l’instar de Darty et son bouton connecté. Lorsqu’il est aimanté au réfrigérateur (ou posé ailleurs dans une maison) et qu’un utilisateur l’actionne, une assistance à distance ou à domicile est proposée. Cette fonctionnalité permet d’allier l’Humain à la technologie, pour un service client personnalisé et instantané.
Aux Etats-Unis, la commercialisation des objets connectés va plus loin : leur vocation est d’automatiser certains achats. C’est notamment le cas des boutons connectés d’Amazon, comme le Dash Button. Il s’agit d’un simple bouton à l’effigie d’une marque, à coller dans sa maison, et à presser en cas de besoin (lessive, rasoirs, couches, essuie-tout…). Relié au compte Amazon de l’utilisateur, l’achat du produit est automatisé en quelques secondes seulement.
Mais cette fonctionnalité répondait-elle (réellement) à un besoin des consommateurs ? La réponse semble négative, puisque Amazon a arrêté la vente des Dash Button en 2019.
Fava, l’abonnement de protections hygiéniques synchronisées au cycle
Fava propose un concept de box mensuelle, pour recevoir à domicile ses protections hygiéniques. Les livraisons peuvent être synchronisées en fonction du cycle, pour recevoir les bons produits au bon moment.
Avec Fava, la technologie n’est pas au centre du produit et du service proposé (contrairement aux précédents cas d’usage), mais ce modèle d’abonnement répond aussi à un besoin d’automatisation. Pour éviter de devoir courir au supermarché à la dernière minute (ou de surstocker des produits dans sa salle de bain), Fava est la solution idéale.
Revolut et l’assurance voyage automatisée
Le a-commerce n’est pas (seulement) une tendance qui concerne l’univers du retail. En matière de services, il est aussi possible d’automatiser certaines actions, en fonction des comportements clients. C’est notamment ce que propose Revolut, une banque mobile.
Lorsque Revolut détecte qu’un de ses clients voyage et change de pays, une assurance voyage est automatiquement activée. Ce service est rendu possible grâce à la géolocalisation.
Ainsi, les voyageurs n’ont plus à se soucier des démarches administratives et des demandes d’assurances médicales avant un voyage : la banque s’en charge pour eux, afin de simplifier et d’améliorer l’expérience client.
Entre opportunités et limites : quel avenir pour cette “tendance du futur” ?
Dans tous les secteurs d’activités, l’automatisation des processus d’achat de biens ou de services commence à se développer. L’autonomie, l’expérience personnalisée (voire sur-mesure) et le gain de temps sont des bénéfices directs de l’a-commerce.
Mais sommes-nous vraiment prêts à changer nos expériences de consommation pour autant, en laissant davantage de place à l’automatisation ? Voici 4 raisons qui laissent planer le doute :
- Un marché encore peu réceptif : nous l’avons vu avec le Dash Button d’Amazon. Malgré une technologie novatrice, certaines technologies ne rencontrent pas l’effet escompté. “Innover pour innover” ne suffit pas, puisque le risque est de ne jamais décoller sur “le cycle de la Hype”, ou de voir son innovation stagner en pleine “vallée de la mort”.
- La peur de la protection des données : le commerce automatisé induit une forte connaissance client. Cette connaissance client repose sur des données personnelles… Mais comment sont-elles stockées et protégées ? Le peu de réponses face à ces questions crée un sentiment de méfiance chez de nombreux consommateurs, d’ores et déjà soucieux de certains appareils connectés, comme les assistants vocaux. D’après Capgemini (2018), 2 personnes sur 3 auraient peur de ces assistants virtuels.
- Un besoin d’Humain grandissant : en post-covid, le besoin de retrouver des relations Humaines semble prédominer sur celui d’automatisation. Alors, est-il vraiment nécessaire de chercher à automatiser (voire prédire) les comportements consommateurs… Alors que les trois quarts des consommateurs mondiaux (71%) sont confiants à l’idée de retourner en magasin ? (MoodMedia, 2020)
- La préférence du “Do-It-Together” (plutôt que du “Do-It-For-Me”) : aujourd’hui, les consommateurs restent attachés à la collaboration, la co-construction, la co-création… Ainsi, il reste primordial pour les marques de continuer d’impliquer les consommateurs, à différentes étapes du parcours client. L’idée serait alors de travailler davantage sur l’intelligence collective, pour répondre aux nouvelles attentes… Plutôt que d’imposer une uniformisation des parcours clients, notamment avec l’a-commerce.
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Vous l’avez compris : malgré de nouveaux concepts florissant sur le marché, il est encore trop tôt pour prédire si le a-commerce s’apparente à “la tendance du futur”, ou à une innovation sans avenir.
Faisons confiance au temps, aux projets des marques et aux réactions des consommateurs, avant d’obtenir une réponse précise. Mai